Le billet de Dupk : le Sporting a-t-il blanchi D'Onofrio?

Lucien D'Onofrio au Sporting d'Anderlechtois, c'est un peu comme si Elio Di Rupo passait au MR ou Barack Obama au Tea Party. Le Rouche qui vire au Mauf, c'est bien plus qu'un changement de couleur saisonnier et naturel.
Si cette arrivée devait se concrétiser, si Lucien D'Onofrio devait entrer au Conseil d'Administration du club bruxellois, il s'agirait incontestablement d'un double événement.
D'abord et enfin, cette arrivée sanctionnerait la transformation de l'affaire Vanden Stock en une société anonyme dont l'objectif ne serait plus de se faire plaisir avec un joujou familial. La finalité logique et en phase avec l'évolution du football serait désormais de dégager du profit.
Ensuite, la démarche de la direction d'Anderlecht de nouer des contacts avec une personne aussi controversée que Lucien D'Onofrio -condamné à plusieurs reprises par la justice française et inculpé actuellement en Belgique pour "blanchiment d’argent, faux et usage de faux dans le cadre d’une organisation criminelle"- prouve qu'elle est prête à ranger ses scrupules moraux de façade pour arriver à ses fins.
Déjà, la maison mauve avait dans le cadre de certains transferts donné des gages en ce sens en traitant avec le club d'un criminel de guerre tchétchène.
Le message à destination des actionnaires, anciens et à venir, est rassurant.
En s'associant éventuellement avec D'Onofrio, Anderlecht montre qu'il est prêt à faire le grand saut vers ce monde où le sentiment et les fausses pudeurs hypocrites ne sont plus de mise. Car le know-how de l'ancien agent de Zidane n'est plus à démontrer.
Avec un peu de réussite, le Sporting pourrait bien s'engager dans la voie prise depuis une décennie par le FC Porto. Une voie qui a enrichi sportivement et financièrement le club lusitanien. Mais une voie qui n'a de cesse également de tutoyer les limites de la légalité.