Thomas Chatelle sort des cordes

Thomas Chatelle sort des cordes




Pour Thomas Chatelle, le calvaire des derniers mois devrait bientôt prendre fin

ANDERLECHT Dans un centre de Nerpeede où seules quelques lumières rappellent que l’hiver n’a pas tout endormi, Thomas Chatelle pourrait jouer les veilleurs de nuit. Pendant que les coéquipiers anderlechtois essayent tant bien que mal d’avaler une tasse de soleil en Turquie, Chatelle s’entraîne ici dans l’anonymat complet avec les jeunes espoirs bruxellois. Attendant patiemment que le marché des transferts commence à se décanter.

Après des mois difficiles, on vous sent presque soulagé à l’idée de plier bagages pendant le mercato de janvier.

“Soulagé, je le serai surtout quand je serai parti et fixé sur mon sort. Pour l’instant, je suis encore dans l’expectative et le mois de janvier risque d’être encore long à tirer.”

Votre CV est tout de même rempli par les blessures et les coups du sort. Mais on a parfois l’impression de ne jamais vous avoir vu toucher et creuser le fond comme ces mois derniers.

“La frustration est bien plus lourde à porter qu’à l’occasion de toutes mes blessures passées. Quand vous êtes blessé, vous pouvez toujours vous raccrocher à un diagnostic, à un point d’horizon. Ici, je n’avais rien devant moi.”

Beaucoup pensent que vous avez été parqué parmi les joueurs “inutiles” pour des raisons extra-sportives ?

“Je préfère ne pas répondre à cette question. Tout ce que je peux vous dire, c’est que ce qui m’est arrivé est à la fois difficile à comprendre et difficile à accepter.”

Certains tentent de vous faire porter le bonnet d’âne en vous accusant de ne pas avoir accepté les offres qui se présentaient durant l’été.

“J’aimerais savoir de quelles offres on parle. En revenant de mon prêt à Nimègue, j’ai été contacté par Zulte où Hugo Broos voulait alors me rapatrier. Broos a sauté dès le mois de juin et Zulte ne s’est plus jamais manifesté. Le seul autre club à m’avoir contacté fut Westerlo, le dernier jour du mercato. Mais on baignait encore dans le flou le plus complet et Jan Ceulemans ne m’a jamais parlé directement.”

Vous vous êtes tout de même accroché à votre vieux rêve anderlechtois ?

“Le rêve était depuis longtemps amoché. Mais je me disais encore qu’en football tout peut très vite changer. J’ai perdu mes dernières illusions au cours des derniers mois.”

Vous comptiez aussi sur un changement d’entraîneur ?

“Je mentirais en disant que je n’y ai jamais pensé. Maintenant, il faut pouvoir aussi jeter un œil sur ses propres travers sans les éviter. J’ai sûrement commis des erreurs et mêmes petites blessures n’ont rien arrangé.”

En refaisant l’histoire, on cherche le moment où tout a basculé. Entre le Chatelle épique face à Bordeaux et le joueur qui traîne aujourd’hui à l’arrière du chariot, personne ne sait ce qui s’est passé.

“Le match face au Bate Borisov fut certainement un moment clef. J’étais dans l’équipe qui n’a pas réussi à se qualifier pour la Ligue des Champions et je pense l’avoir payé au prix fort. Ceci étant dit, je n’ai jamais senti, venant de l’entraîneur, un énorme crédit.”

Quand vous débarquez début 2008 à Anderlecht, Ariël Jacobs avait pourtant déjà endossé son costume d’entraîneur.

“Oui. Avec Guillaume Gillet, nous sommes arrivés comme les pompiers de service pour éteindre l’incendie du début d’année. Mais je n’étais pas le transfert d’Ariël Jacobs. C’est Roger Vanden Stock qui s’était lui-même chargé de mon dossier.”

Et qui continue à vous protéger ?

“Écoutez, je me demande sincèrement qui est le chef de cette maison. À Anderlecht, j’ai vu beaucoup de gens sous deux versants. La première année, Herman Van Holsbeeck m’aurait presque léché les bottes s’il se l’était autorisé. Je ne recevais que des louanges de tous les côtés. Deux ans plus tard, ces gens passent à côté de moi sans même me saluer.”

Qui dirige Anderlecht aujourd’hui ?

“Je crois que deux, trois personnes tirent les ficelles.”

Mais personne ne paraît directement gérer votre situation. Qui vous a appris que vous ne partiez pas en stage ?

“Je l’ai appris par sms le jour même. La veille j’avais appelé José Garcia qui m’a demandé quelle était ma situation. J’ai manqué m’étrangler. Il m’a dit qu’il devait contacter l’entraîneur pour voir ce qu’il en était.”

Un entraîneur qui reste muet. Vous avez parfois tenté de forcer sa porte ?

“J’ai plusieurs fois demandé à lui parler. Sans trop de succès. Je pourrais écrire un livre sur ce que j’ai vécu ici. Mais je ne suis pas le seul. Tom De Sutter a aussi été parfois logé à une drôle d’enseigne.”

j'ai jamais compris qu'on le mette de la sorte sur la touche, mais bon, il ne fait que confirmer une chose déjà connue... c'est tant qu'à anderlecht qu'au standard, on a des entraineurs à la con qui se moquent royalement des joueurs et n'en font qu'à leur tête et ne sélectionnent les joueurs qui veulent en fonction de critères bizarre que sur leurs qualités réelles!
Perso, un chatelle en condition, je le veux bien!